A l’initiative des maires des communes de Saint Médard en Jalles et de Lacanau, Stéphane Delpeyrat et Laurent Peyrondet, une réunion publique autour du projet de liaison ferroviaire de « tram-train » Bordeaux –Lacanau a réuni plus de 150 personnes mardi 12 mars 2024 au centre Pierre Mendès France de Saint Médard en Jalles.
Un impératif de désenclavement.
Les maires des communes situées sur le corridor Saint Médard en Jalles – Lacanau ont rappelé une réalité, un vécu : plus d’une heure, voire deux heures, dans le pire des cas, pour relier les communes du littoral à la métropole quand plus de 70% de leurs administrés y travaillent.
Résultat : l’engorgement de la route départementale 1215 avec en moyenne plus de 15 000 véhicules chaque jour sur cet axe, un isolement pour les élèves qui relèvent d’infrastructures scolaires et culturelles éloignées pour eux (comme le lycée Sud-Médoc situé aux portes de la métropole) et une durée de déplacement plutôt répulsive pour les résidents de la métropole voulant profiter de la côte.
Un projet ancien porté par les communistes.
Il est notable et appréciable pour les communistes de la section PCF du canton (Jalles Médoc) d’entendre de la part de plusieurs élus présents la reconnaissance de la justesse d’un projet qu’ils ont porté depuis près de 20 ans. Tout autant, ils apprécient les mots de Stéphane Delpeyrat remerciant Francis Royer, adjoint communiste, de l’avoir convaincu.
En effet, au printemps comme à l’été dernier, les militantes et militants du PCF ont été encore une fois au contact de la population sur les marchés des communes concernées, prenant contact avec les élus municipaux, sollicitant les autres collectivités : métropole, conseil départemental, conseil régional.
Fréderic Mellier, conseiller régional communiste mandaté par le président de la Région A .Rousset, a plaidé pour l’électrification de cette future ligne, tout en défendant l’avenir du rail pour les déplacements, le liant à la nécessaire décarbonatation.
David Plages responsable CGT cheminot, a fait part de son expertise et de son soutien sur ce projet structurant.
Présente à la réunion, l’élue métropolitaine communiste Claude Mellier, en charge des grandes infrastructures de transport routiers et ferroviaires, a insisté sur la nécessité de relier ce projet d’infrastructure au RER métropolitain, comme l’ont réclamé par courrier les élus communistes de Saint Médard en Jalles aux rapporteurs de la commission nationale lors de la concertation sur la mise en place de celui-ci (voir l’expression du 15/10/2022). Il lui appartient ainsi qu’à l’ensemble de son groupe d’œuvrer, notamment auprès des élus métropolitains, à la réalisation de ce besoin.
Nous ne partons pas de rien !
Une voie ferroviaire existait jusqu’à 1954 sur l’actuelle piste cyclable.
Mais les temps ont changé, un nouveau tracé sur cet axe est projeté tout en préservant la piste cyclable, avec de nouveaux équipements rendant ce projet à la fois économiquement viable, socialement profitable et écologiquement vertueux.
Une urgence environnementale et sociale.
En effet, au-delà de la gestion urbaine des mobilités pendulaires (déplacements effectués par les travailleurs quotidiennement pour rejoindre leur lieu de travail depuis chez eux), la question environnementale est fondamentale pour atteindre les objectifs de carbonisation fixés lors des différentes conférences internationales : à l’image de la COP21 et de l’accord de Paris de 2015. Dix ans déjà…mais il n’est pas trop tard. Du local au global, le projet que nous défendons est au cœur de la démarche.
Un combat partagé.
Notre section souhaite encourager le débat public et le mobilisation citoyenne sans laquelle rien n’est possible. Dans la relation aux élus, c’est là un chantier bien avancé : il y avait un large soutien des invités à ce projet.
Il faut construire et enrichir un collectif citoyen dans un esprit partagé et au-dessus des appartenances politiques – c’est en bonne voie au regard de l’intérêt manifesté sur le site.
Nous avons retenu cette expression utilisée par l’un des intervenants : « là où il y a une volonté il y a un chemin ». Un clin d’œil surement inconscient à Lénine.
Peu importe, pour nous ce qui compte c’est le projet et la démarche partagée avec en ligne de mire la satisfaction juste, saine et rationnelle des besoins de nos populations.
Pour cela, le plus difficile est à venir : la question des financements et la mise en articulation des acteurs. Nous serons rendez-vous !
Dans une ville dont la superficie et de 85 km2 et les quartiers distants entre eux d’environ 12 km, accéder au cœur de ville, profiter de l’aménagement futur du parc du Bourdieu pour tous habitants de notre ville, et réduire dans ce cadre l’utilisation de la voiture, le développement des mobilités douces (marche, vélo) de notre point de vue, ne suffira pas. C’est la raison pour laquelle les communistes préconisent l’instauration de navettes électriques inter-quartiers gratuites.
Par ailleurs un nouveau mode de transport conçu pour des villes moyennes –URBAN LOOP– est actuellement expérimenté : une capsule autonome en site propre, sur rail, électrique, sans batterie ni moteur, qui est piloté par une intelligence artificielle. Dans le cadre des JO 2024, une ligne pilote sera mise en service à Saint Quentin en Yvelines. Puis, à partir de janvier 2027, 40 capsules Urbanloop vont circuler sur un couloir végétalisé de 3 500 mètres à Nancy (15 km2). Pourquoi ne pas imaginer dans un premier temps de relier le centre-ville de Saint-Médard en Jalles à une station du tram-train sur la RD1215 par l’avenue de la Boétie ou le long du bois du Bourdieu avec ce nouveau mode de transport ?
Commençons à penser la ville de demain : soyons réalistes, demandons l’impossible !
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