L’imposture nationale

18, mai 2024

Thématique Expressions : Elections européennes 2024

« La propagande totalitaire n’a pas besoin de convaincre pour réussir, et même que ce n’est pas là son but. Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. », dixit Georges Orwell.

Cultiver le découragement, dévoyer la révolte, c’est à cela que s’adonnent les puissances d’argent.

Ils disposent pour cela d’un important arsenal médiatique, 80% des media sont détenus par 11 milliardaires, leur rôle dans l’annihilation du débat public est flagrant. Ils participent pour une bonne part à la banalisation voire la popularisation des idées de haine de l’extrême droite en reprenant sans scrupules le vocable de celle-ci : « grand remplacement, ensauvagement, islamo -gauchisme … ». Ils élèvent ces thématiques en vérités révélées.

 « Beaucoup d’entre nous, individus, ou peuples sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que l’étranger, c’est l’ennemi. Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente ; elle se manifeste que par des actes isolés, sans lien entre eux, elle ne fonde pas un système. » Mais quand cela est érigé en dogme, en raisonnement acceptable au bout il y a la pire négation de l’être humain : le camp d’extermination, nous met en garde Primo Levi rescapé du camps d’extermination d’Auschwitz.

La préférence nationale, de quoi est-elle le nom ?

De la mise en concurrence des plus précarisés : les femmes précarisées ont intériorisé le fait « qu’on ne peut pas donner à tout le monde ». Elles se pensent néanmoins prioritaires en matière d’aides sociales du fait de la faiblesse de leur ressource et, souvent, de leur situation de mère seule. Découragées, se sentant impuissantes à contester le pouvoir de l’Etat, face à des agents ne disposant de peu de moyens, elles se positionnent par rapport aux classes populaires d’ascendance immigrées avec qui elles se sentent mises en concurrence, relate Maeva Durand, docteur en sociologie. Comme le dit l’une d’entre elles résidant dans le département du Nord : « Il y a beaucoup de misère ici. Alors c’est sûr, c’est malheureux ce qui se passe ailleurs. Mais pourquoi faire venir tout le monde alors qu’on n’est pas fichu d’aider ceux qui sont là ? Alors quand Marine Le Pen parle, c’est pour aider les gens qui sont d’abord ici. »

Et pourtant dans les actes, les plus modestes sont la cible du RN, à l’assemblée nationale ses élus votent main dans la main avec les macronistes dès qu’il s’agit de s’opposer à des mesures sociales.

 Ils ont voté contre : l’augmentation du SMIC, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, le gel des loyers, le rétablissement de l’ISF, une loi de lutte contre les déserts médicaux. Au parlement européen ils sont vent debout contre la taxation des super profits, les salaires minimaux dans UE…

Dans les villes qu’il dirige, c’est au Secours Populaire qu’il s’attaque. Le maire RN de Beaucaire ne vient-il pas de déclarer : « si on arrêtait un peu l’assistanat, les Français chercheraient un peu plus de travail », alors que tant au niveau national qu’au niveau européen leur silence sur les relocalisations, la réindustrialisation du pays est patent.

Le concept de préférence nationale est théorisé dans les années 1980 par les idéologues fascisants du Club de l’Horloge, ils développent l’idée foncièrement raciste : « qu’à la différence des immigrations européennes, l’immigration maghrébine n’est pas assimilable. »

Nous n’avons rien a à attendre de bon de ces faussaires de la question sociale si ce n’est l’avènement d’un régime arbitraire et totalitaire. L’autoritarisme néolibéral et fascisant devient une option crédible pour le grand capital, ce discret club fermé des ultra riches.

On ne sait, en déclarant sur une chaîne d’info en continu, que le programme économique du RN est un programme communiste, si Bruno Lemaire cherchait à capter un électorat de droite tenté par le vote RN le 9 juin en agitant un chiffon rouge ; un procédé pas très finaud utilisé en avril 2015 par François Hollande pour qui « Marine Le Pen parle comme un tract du PCF des années 70 ».
Au demeurant si l’extrême droite se prononçait pour la propriété publique des grands moyens de production et d’échange, la souveraineté des travailleurs sur leur travail et la production, une transformation radicale sociale et écologique du pays, la lutte contre les toutes les dominations sexiste, raciste, colonialiste, cela se saurait.

Les yeux rivés sur les sondages, la classe politique en oublie la priorité des français : la question sociale. C’est pourtant par ce biais que sera démasquée l’imposture du RN de son candidat aux élections européennes, Jordan Bardella.
Mercredi dernier lors d’un meeting parisien le candidat de la gauche unie Léon Deffontaines l’a mis au défi de débattre sur cette question projet contre projet.

La gauche a abandonné la question sociale .

Léon Deffontaines a pu ainsi mesurer que partout en Europe cette question taraude les peuples ; la stratégie des puissances d’argent de produire le découragement des esprits se heurte à la résistance des peuples. En France l’insurrection des gilets jaunes, le rejet toujours tenace de la réforme des retraites ont buté sur l’absence de visée transformatrice. Il faut prendre au sérieux la volonté de Léon Deffontaines de faire de la question sociale le moteur de cette visée, du combat de la gauche sans laquelle tout espoir de changement est voué à l’échec. Si on veut encore espérer de la gauche et que l’on fait partie des indécis, alors il faut voter pour la liste de la gauche unie conduite par Léon Deffontaines.

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