Il pleut toujours où c’est mouillé.

7, janvier 2025

Thématique Expressions : économie

En ce début d’année, à chacun ses étrennes !


A la bourse, on sabre le champagne, on récolte les bénéfices, on scrute déjà les futurs licenciements et la courbe ascendante du taux de profit qu’ils occasionnent, on échafaude les scenarii pour que l’argent aille à l’argent : en 6 jours, les patrons du CAC40 ont déjà gagné plus que leurs salariés en un an.

Dans les foyers populaires, 1,8 million de personnes bénéficiaires du RSA vont se voir imposer 15 heures de travail gratuit sous peine de ne plus percevoir d’allocation.
Un STO à la française qui ouvre une brèche sur le travail forcé gratuit… !
Une mesure indigne, infantilisante, stigmatisante, touchant des personnes qui sont en mode survie. En rupture avec les principes fondamentaux au cœur du système français de protection sociale, dénoncent les associations, les syndicats, la défenseuse des droits.

La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme s’insurge contre une mesure jugée « attentatoire aux droits humains, c’est-à-dire le droit à des « moyens convenables d’existence » défini dans le préambule de la constitution de 1946. Le droit à une « insertion sociale et professionnelle librement choisie » est également stipulé dans la charte sociale européenne.
Elle condamne « une relégation inacceptable des droits humains derrière les priorités économiques dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sociales ».

 

Immersions en entreprise : jolie formule pour ne pas dire que le patronat va disposer d’une main d’œuvre gratuite.

Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, n’est pas dupe, il interroge :« cela voudrait donc dire sans contrat de travail ? Et donc des périodes d’essai déguisées sans rémunération » ?

 

 Revenons il y a 50 ans.

Secoué par le mouvement de Mai 1968, qui ne s’est pas limité à l’hexagone et aux aspirations qu’il drainait, le Capital réagit. Le gotha du monde capitaliste de l’époque crée une commission, « la commission trilatérale » son but : détourner, encadrer, limiter les désirs à plus de liberté, les besoins sociaux qu’il juge exponentiels, propres à faire baisser leur taux de profit. Ce dernier est en partie grignoté par les conquis sociaux (sécurité sociale, congés payés, réduction du temps de travail …).

Selon Karl Marx : « les bourgeois, pour exister, ne peuvent faire autrement que chercher à maximiser leurs profits, de fait le capitalisme est traversé par des contradictions économiques et sociales qui mettent sa viabilité en cause ».

Réunie en 1977 à Bonn, ancienne capitale de l’Allemagne fédérale, pour imaginer des pare- feu, l’idée émerge dans la commission que pour s’opposer à l’analyse imparable de K. Marx, un retour à une forme « modernisée » de l’esclavage s’impose.

 

Le RSA, dans sa nouvelle version, peut être à notre avis considéré comme un instrument de cette velléité.
Cette mesure présentée dans le cadre de la loi dite de « pleine emploi », tout comme la multiplication sous couvert d’aide aux démunis, d’allocations, de revenus de substitution, ne permet en aucun cas un coup d’arrêt à la marginalisation de ces travailleurs, de participer à la production sociale, d’accéder à la dignité d’activités de promotion de soi et reconnues utiles à autrui.

Qui plus est, elle accentue la déresponsabilisation des entreprises sur l’emploi et sa qualification.


La gauche doit défendre le travail et le salaire, se refuser à une capitulation idéologique face au capital. Elle se doit de se projeter dans l’avenir, ouvrir la perspective d’un autre mode de production permettant l’éradication du chômage.
En revenant sur la responsabilité des entreprises, est-il normal que les choix de gestion se fasse au gré des desiderata des actionnaires pour qui, s’il fallait produire et vendre uniquement des stylos-bille pour assouvir leurs soifs d’argent, on ne produirait que des stylos-bille ?
L’exemple de Sanofi est révélateur : bazarder le Doliprane pour satisfaire les actionnaires, au détriment de l’emploi et des besoins des populations !

Il est certain qu’à partir du moment où l’efficacité sociale, au sens large du terme, devient le critère de référence de la gestion d’une entreprise, cela change la donne. Les salariés, par leur droit d’intervenir dans la gestion, en deviennent les garants.
La révolution technologique informationnelle pour être efficace réclame énormément d’emplois qualifiés, une formation pointue et permanente.
En jetant à la rue les salariés, en les précarisant, le capital prive le pays de richesse et menace son indépendance. Il n’y a pas de fatalité à cet état de fait.

 

Le PCF porte depuis des années le concept de sécurité d’emploi ou de formation avec la visée d’éradiquer le chômage.

Le principe est une rotation de l’emploi à la formation et aux congés dans une mobilité librement choisie.


Le système : le salaire est payé par l’employeur, le revenu autre (allocation de formation) est payé sur des cotisations sociales mutualisées, et non par l’impôt, alimentant un fond spécifique sous contrôle des travailleurs et des habitants . Ils conditionnent ainsi l’utilisation des profits, le crédit des banques, les aides publiques afin que les investissements matériels et de recherche soient créateurs d’emplois et de formation.
La conséquence majeure de ce concept : la fin du chantage à l’emploi puisque le revenu est sécurisé, un changement fondamental du rapport des forces.

A la Libération, le rapport des forces étant favorable au monde du travail, sous l’impulsion d’Ambroise Croizat et  par mobilisation des communistes et de la CGT, nous avons en 6 mois créé la Sécurité Sociale dont la gestion à l’époque était entièrement dévolue aux salariés. Depuis, le patronat n’a de cesse de l’attaquer.

 

« Ceux qui vivent sont ceux qui luttent » Victor Hugo.

Bonne année de lutte 2025.

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