Incontestablement le printemps 2023 a été un grand bol d’air pour le mouvement social, loin de s’étioler comme l’espère la classe dominante.
Elle a beau utiliser tous les artifices peu ragoûtants pour éclipser la question sociale, contribuer avec sa presse à polluer les esprits des miasmes de l’extrême droite (bien discrète pendant les luttes ce printemps), face à la révolte, au soulèvement de la société française qui gronde : « ce qui rassemble , ce sont des combats historiques portés par la gauche, comme le refus de l’accaparement des richesses, la taxation des superprofits ou le conditionnement des aides aux entreprises, qui recueillent 80 à 90% d’approbation, tous bords politiques confondus »,selon un récent sondage IFOP publié par l’Humanité.
Plus surprenant (quoique…) est la posture malsaine et suicidaire pour la gauche de J.L. Mélenchon et d’une partie des insoumis.
Après nous avoir habitué à des débordements verbaux, le voilà offusqué par l’appel à la révolte de Fabien Roussel parce que ce dernier appelle à se rassembler devant les préfectures, les supermarchés pour réclamer des mesures contre la hausse du quotidien.
« Jamais un chef ne devrait appeler à des actions d’un tel niveau de violence sans consulter personne ».
Que faut-il entendre : que Fabien Roussel aurait dû consulter le « CHEF » auto-proclamé de la NUPES, celui qui prétendait incarner « le bruit et la fureur », le pourfendeur des capitaines de pédalo ?
A-t-il oublié qu’en1936 et 1968 c’est parce que les salariés occupaient les lieux de travail que le capital a cédé ?
A- t-il oublié l’appel à s’indigner de Stéphane Hessel il n’y pas si longtemps qui a contribué à la création de PODEMOS en Espagne, la référence pendant un temps des insoumis ?
De tous ses voyages en Amérique latine, qu’a-t-il retenu de l’occupation des terres (acompamentos) des gros propriétaires par les sans-terres et leur mouvement ?
Ce qu’a signifié Fabien Roussel à la gauche par cet appel, c’est que dans la situation actuelle, face à la morgue de la grande distribution, des compagnies pétrolières, de l’état, nous devons changer de braquet.
Le PCF, comme tous les partis de la gauche, tient ses orientations de ses congrès donc du choix de ses adhérents. Il est de notoriété publique que les projets, les programmes de chaque composante de la NUPES sont différents.
Doit-on pour autant édulcorer les points d’achoppement, les divergences, d’affadir par la recherche du plus petit dénominateur commun le débat à gauche, alors que l’exigence de la recherche de perspectives politiques ont marqué les 3 jours de la fête de l’HUMA ?
Fabien Roussel, dispute heureusement l’espace médiatique aux obsessions identitaires : celle d’envahir les préfectures contre les injustices et la mal-vie. C’est un point marqué par notre camp, la gauche.
L’ironie sur l’implication des militants communistes dans la préparation et la réalisation du plus grand rassemblement populaire et politique de France relève du ridicule. Mais comme celui-ci ne tue pas, François Ruffin est allé de sa petite pique : « Les communistes étaient plus en train de préparer des punchs que la prises du palais d’hiver ». Du pur mépris de classe, voire « petit bourgeois ».
Un cap a été franchi dans l’injure et la calomnie par la famille insoumis : « Il y a du Doriot dans ROUSSEL »a écrit la député insoumise de Paris S.Chikirou sur son compte facebook, une insulte des plus graves réitérée par JL Melenchon sur son propre compte facebook .Quelle bassesse !
Comparer, Fabien Roussel à un individu passé du communisme à la collaboration avec Vichy et les nazis, est ignoble. Un appel à la haine qui heurte les communistes .
Une réponse immédiate a été apportée .
Comment des dirigeants de gauche peuvent-il emboiter le pas des éditorialistes viscéralement anticommunistes au point de ne plus savoir gérer le débat contradictoire, celui qui élève les consciences et permet la mobilisation populaire face aux offensives néo-libérales ?
Serait-ce dû au fait que le mot « communisme » a gagné en popularité en dix ans dans un contexte où la gauche recule , « bien qu’elle engrange des victoires culturelles qui peuvent annoncer des victoires électorales »(F.Dabi directeur général d’IFOP).
Cette popularité contribue à ce que la gauche ne cède pas.
Ou serait-ce le fait de la popularité croissante de Fabien Roussel, notamment à gauche?
N’en déplaise à certains, la fête de Humanité a été une belle édition : la foule était au rendez-vous (430 000 personne) dense, joyeuse, déterminée à en croire la teneur et l’animation des débats. De quoi mettre du baume à l’âme à notre éternel optimisme.
Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes. Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain.
Arthur Rimbaud
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