Tout juste installé le gouvernement BARNIER montre déjà des signes de fébrilité : remontée de bretelles du premier ministre envers son ministre de l’économie Antoine Armand qui a eu l’outrecuidance de mécontenter Marine Le Pen en excluant le RN de l’arc républicain.
BARNIER l’aurait, selon le Figaro, appeler pour la rassurer et calmer sa colère. Une posture qui porte à croire que le RN tient le gouvernement dans sa main et qu’il entend faire la pluie et le beau temps. De quoi irriter bon nombre d’élus d’une macronie en fin de règne.
« Je n’ai pas fait d’alliance avec Mme Le Pen, moi j’ai été élu à l’issue d’un front républicain qui a dit des choses clairement. Ou alors, il faut que le premier ministre nous dise aujourd’hui qu’il a un accord avec le RN », a tempêté Erwan Balanant député MODEM. « Antoine Armand est légitime, comme moi, comme les millions de Français qui ont voté pour le front républicain, à considérer que le RN ne fait pas partie de l’arc républicain », s’insurge sur les réseaux sociaux la députée macaroniste Stella Dupont.
Le très réactionnaire ministre de l’intérieur, le LR Bruno Retailleau, enfonce le clou en allant faire sur TF1 la leçon au ministre de la justice, l’ancien socialiste, caution de gauche du gouvernement, Didier Migaud, en déclarant : « appeler à changer une politique pénale qui, depuis très longtemps, a laissé s’installer ce droit à l’inexécution des peines ».
Bonjour l’ambiance dans ce bric à brac, cette promiscuité entre macronistes notamment « l’aile gauche » dont la lutte contre le RN et la droite dure a été une des raisons de leur engagement.
D’aucun de renchérir : « Depuis le 7 juillet, il n’y a rien qui va. On a commencé par ignorer le désir d’alternance en nommant Barnier. Et désormais, on mène une bataille de casting alors que les Français, dont pas un seul n’a voté pour une coalition Ensemble-LR attendent une transparence totale sur ce que seront les orientations du gouvernement ».
L’idée qu’il faut prendre davantage aux riches pour donner aux pauvres, n’a jamais été aussi haute note un sociologue (80%des des Français dernier sondage Oxfam) . Macron, en bon fondé de pouvoir de la haute bourgeoisie et des tenants de la finance, s’évertue à préserver leurs privilèges. Totalement assujetti aux intérêts du monde capitaliste, ne vient-il pas d’accepter le limogeage de Thierry Breton de son poste de commissaire européen. Non qu’il soit un défenseur acharné du monde du travail, il a osé haussé le ton vis-à-vis des pratiques des GAFAM, et sacrilège, il était un partisan d’une régulation certes à minima de la politique industrielle de l’UE : un obstacle à la déréglementation forcenée.
Jamais au grand jamais il n’a été question pour Macron de répondre à l’attente du pays. Il fait le choix d’une sordide comédie en participant à une mise en scène avec la complicité de la patronne de l’extrême droite qui tend à faire croire à une exigence unanime du peuple en faveur d’une politique ultra-sécuritaire et anti- immigration. Ce qui est tout à fait faux comme le démontre dans son livre le sociologue Vincent Tiberj (« la droitisation de la France : mythe et réalités », PUF).
D’autres demandes mobilisent beaucoup plus : le besoin d’un système de santé fort, le pouvoir d’achat ,le désir de protection du service public ,de sécurisation de l’emploi…
Si le vote ouvrier RN est incontestable, il en demeure pas moins que 46% des ouvriers s’abstiennent, ils deviennent invisibles alors qu’ils sont les plus touchés. Cette « démission » touche gravement la jeunesse la plus attachée au valeur progressistes, note le sociologue. D’après lui, la responsabilité en incombe aux choix de la gauche pendant le mandat de F. Hollande : «avant son élection, leur conscience politique grandissait, il se disait plutôt de gauche. A Partir de 2012 elle s’est désarrimée de la scène politique, déçue par la gauche, trahie par l’échec programmé des initiatives citoyennes de Macron ».
La jeunesse de droite à la conscience de classe bien ancrée reste très mobilisée. Le sursaut du peuple de gauche aux dernières élections législatives n’exonère aucunement le nouveau front populaire du travail idéologique, économique pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle la conduit Macron. Il a produit un outil avec son programme, en y associant les organisations syndicales, qui pour la première fois depuis longtemps ouvre des perspectives et place le monde du travail à l’offensive face à la politique autoritaire, antisociale développée ces dernières décennies.
Les communistes entendent s’impliquer pleinement dans la lutte pour le changement tant espéré dans notre pays, ils le font en apportant leurs idées, leur force militante, leurs élus. Lorsque le projet de loi de finance de la sécurité sociale va être discuté à l’assemblée nationale nous allons déposer un amendement qui permette d’abroger la réforme des retraites. Mais d’ores et déjà nous appelons à participer à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 1 octobre 2024 date de la présentation du budget aux députés.
0 commentaires