Feue la ZFE…

16, avril 2025

Thématique Expressions : Transports

Enterrer les Zones à Faibles Émissions, tel est le but de la proposition des Républicains et du Rassemblent National votée le 26/03/2025 par la commission spéciale de « simplification de la vie économique ». Certes, ce serait un soulagement pour les familles modestes, les plus impactées par les ZFE, mais encore…

A l’approche de nouvelles échéances électorales, la petite manœuvre politicienne pour apparaître comme les défenseurs des plus défavorisés, notamment dans les zones rurales où le RN ne cesse d’élargir son audience au gré de l’abandon des services publics, ne peut être exclue.
Une réponse quelle peu simpliste pour satisfaire leurs attentes en matière de lutte contre la pauvreté, les inégalités sociales.

Bien que la suppression de la ZFE pourrait être retoquée dans hémicycle, prise de court, la direction du Trésor (organisme du ministère des finance) s’alarme sur les conséquences de l’opération : perte des aides européennes estimées à 3 milliards d’euros dont la contrainte d’en rembourser un.
D’après celle-ci, la Commission Européenne pourrait décommander les 40,3 milliards de subventions dédiées jusqu’à 2026, dans le cadre du plan national de relance et de résilience, subventions allouées à condition de respecter certains engagements. « Pour 2025, la France qui s’est engagée à faire des études poussées pour la mise en place des ZFE dans 18 métropoles doit recevoir à ce titre 3,3 milliards d’euros » peut-on lire dans la presse.

L’ambition d’améliorer la qualité de l’air et de limiter les émissions de particules fines, responsables de 40 000 décès par an en excluant les véhicules les plus polluants, est louable, dans la mesure où elle n’exacerbe pas les inégalités sociales.

Le nombre de décès par an, faut-il le rappeler, s’élève à 600 dans notre métropole dont 250 à Bordeaux.

Au-delà des bonnes intentions, qu’entend-on par des « études poussées pour la mise en place des ZFE » et qu’en est-il de l’utilisation des 3,3 milliards d’euros ?


S’agit-il d’accélérer le développement des RER métropolitains, de rouvrir et de moderniser des lignes de chemin de fer, afin de circonscrire l’usage de l’automobile ?


Dans le cas qui concerne plus particulièrement à St Médard en Jalles, de par sa situation géographique, notre commune absorbe un trafic traversant de plus de 60%, l’élargissement de la 1215 n’est à aucun cas la solution pour le fluidifier.

 

 

 

Plus on élargit plus on engorge et, à l’image de l’eau d’un ru saturé, le trafic se répand sur les rues adjacentes.

C’est d’une voie supplémentaire pour pallier à ce problème dont nous avons besoin, d’une voie ferrée reliant Bordeaux à Lacanau.
D’où l’urgence du tram-train Bordeaux-Lacanau que les communistes portent depuis deux décennies.

 

 

 

Par ailleurs, quel que soit le résultat de l’étude que doit remettre le cabinet  A ‘Urba à Bordeaux Métropole, au vu des enjeux pour la vie des populations, les communistes n’abdiqueront pas. Il nous est souvent objecté le coût financier pour ce projet – 220 millions selon l’étude effectuée par la ville de Lacanau en 2019.

 

 Que pèse ce coût au regard du coût de la pollution de l’air pour la santé publique, pour la société ?

En 2015, une commission d’enquête du sénat chiffrait à plus de 100 milliards d’euros par an le coût de la pollution de l’air en France. Deux ans auparavant, le commissariat général du développement durable avait estimé entre 20 et 30 milliards d’euros le coût économique de la mortalité et de la morbidité lié à la pollution de l’air dans notre pays.

Une étude de 2012 sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé à Bordeaux, déterminait qu’une baisse annuelle significative des niveaux de particules fines, à long terme se traduirait par un « bénéfice économique associé à la mortalité et au gain d’espérance de vie de plus de 300 millions d’euros par an. »

 

 

Investir dans les transports en commun publics, dans le développement du Rail, c’est investir dans le bien-être – de tout point de vue – des populations.
Lors du dépôt de la loi « climat et résilience », le PCF avait dénoncé ce texte de loi bien en deçà des objectifs fixés par la Convention Citoyenne voulue par Macron dont les travaux ont été torpillés.
Il ne permet pas d’atteindre la baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.
On ne construit pas une maison en commençant par le toit ! C’est pourtant cette logique qui a prévalu avec la ZFE en négligeant les alternatives au tout routier.

 

Pour les communistes, lutter contre le réchauffement climatique passe par la gratuité des transports.

En milieu urbain, selon l’ ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), l’automobile mobilise 80% à 90% des budgets publics consacrés aux déplacements, les transports collectifs seulement 10% environ.
Un basculement sur les transports collectifs d’une partie des crédits affectés à la route pourrait financer à la fois la gratuité et l’augmentation de l’offre.

Les détracteurs de la gratuité des transports invoquent tour à tour les incivilités inhérentes à celle-ci.
Or à Dunkerque, c’est le phénomène inverse qui s’est produit : la municipalité a reconnu une baisse de 59% des actes d’incivilités. Elle explique cet état de fait par à la fois un contentement généralisé (72% des personnes interrogées considèrent la gratuité comme une avancée) et par la hausse du contrôle social produit par augmentation des passagers ; même constat à Aubagne – « ville pionnière de la gratuité ».

Un autre effet de celle-ci  est le report modal, c’est à dire le passage de l’automobile aux transports en commun.
A Châteauroux, 3 000 déplacements/jour se sont reportés sur le bus. A Aubagne, dès la mise en place, la fréquentation des bus a cru de 170% et 63% des trajets directement générés par la gratuité le sont par des personnes qui sans elle auraient pris leur voiture.

Les transports gratuits transforment le rapport des usagers au transport, il en découle un effacement des barrières sociales, l’apaisement des tensions et la fin des contrôles.

Pendant longtemps, au moins jusque dans les années 1970, avant que ne triomphent les idées néolibérales portées par M. Thatcher et R. Reagan et qu’une partie de la Gauche s’y convertisse, l’idéal progressiste influencé par l’économiste britannique Keynes était somme toute assez simple : accroître simultanément le revenu monétaire pour le plus grand nombre et la part collective par l’État, alors que la crise systémique du capitalisme commençait à produire ses premiers effets (développement du chômage de masse, casse de l’industrie…).

La gratuité est un rempart contre la déstructuration de la société, elle doit être reconquise dans de nombreux secteurs : la santé, la sécurité sociale, l’éducation, les transports.

La section PCF du canton de St Médard en Jalles lance une campagne pour expérimenter la gratuité des transports dans notre ville justifiée par son étendue.

 

Il s’agit de changer de paradigme, de s’ouvrir vers l’avenir au moment la Métropole propose une nouvelle augmentation (+3,3%) de tarifs pour certains abonnements, augmentation à laquelle se sont fermement opposés les élus communistes métropolitains

Ils ont plaidé pour une gratuité progressive du réseau TBM à l’instar de la plupart des grandes agglomérations : Nantes, Rennes, Strasbourg, Montpellier, Dunkerque.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les Élus

Nos dernières archives
 

Dénomination du parvis du bâtiment Pierre Mendes France et du Centre Communal de Santé

Donner un nom à un bâtiment, une rue, un espace public n’est pas un acte neutre. C’est reconnaître à cette personne d’avoir marqué l’histoire de notre collectivité et d’incarner par ses actions ou ses écrits, des valeurs dans lesquelles nous nous reconnaissons.

Tram-train Bordeaux-Lacanau : une évidence.

C’est avec plaisir que nous voyons ces derniers jours fleurir dans la presse locale et les médias, des articles examinant le projet de relier Bordeaux à Lacanau par un train (40 km entre Saint-Médard en Jalles et Lacanau).

Thèmatiques Expressions