30%, ! c’est le niveau atteint par la chute industrielle sur les derniers mois de l’année 2024. Le nombre de projets d’implantation d’entreprises industrielles a reculé de 17% sur l’ensemble de l’année.
Plus dure sera la chute, si on laisse des mastodontes comme Arcelor Mittal délocaliser ses activités toujours sous des prétextes fallacieux repris en cœur dans la plupart des médias : « surcapacité », « baisse de la demande dans les années à venir », « coût de l’énergie » entre autres alors que cette entreprise bénéficie de tarifs privilégiés, les plus bas du fumeux marché.
La France sera dans l’incapacité de répondre à ses propres besoins.
Arcelor Mittal a fait le choix de ne pas investir dans la décarbonations de ses hauts fourneaux, dans l’outil de travail pour à terme quitter totalement le pays. Or, il ne peut y avoir de maintien de l’activité industrielle et encore moins de réindustrialisation sans sidérurgie.
Notons que chez le 1er pays producteur d’acier, « l’ogre Chinois », 80% de sa production est absorbée par son industrie, le reste partant à l’exportation.
L’Europe et la France sont actuellement tributaires de l’acier Indien. Arcelor Mittal engrange d’énorme bénéfices qu’il investit aux USA, au Brésil, en Inde.
La sidérurgie est une industrie stratégique, la colonne vertébrale de l’industrie nationale, il apparaît dès lors nécessaire de reconsidérer la place des banques, de l’Etat, mais plus particulièrement des salariés dans la gestion de l’entreprise.
Le silence des nationalistes de tous bords sur ce sujet est révélateur de leur collusion avec les cercles patronaux dont ils ne cessent de faire la cour.
Avec sa campagne nationale sur les services publics et l’industrie, le PCF entend faire la clarté sur le rôle des groupes industriels dans leur choix de privilégier la réponse aux injonctions financières pour augmenter leurs profits au détriment des besoins nationaux.
C’est l’industrie qu’on assassine, c’est le pays, ses salariés qu’on martyrise.
Et naturellement l’extrême droite pointe du doigt l’immigration.
Et la classe politique, de la droite aux macronistes de l’extrême-centre, de renchérir dans un débat irrationnel, d’autant que les personnes nées à l’étranger et vivants en France sont pour 3,5% des européens et pour 6% des non européens. Nous sommes loin de « la submersion migratoire ».
Le dimanche 16 février 2025 lors d’une projection d’un film organisée par le mouvement antifasciste Young Struggle, un commando d’extrême droite d’une trentaine de personnes a attaqué les spectateurs, deux personnes ont été hospitalisés.
Le 31 août 2024, Djamel Bendjaballah, éducateur de 43 ans, se fait percuter et rouler dessus par un membre d’une milice d’extrême droite.
Depuis les dernières élections européennes, on constate une recrudescence des agressions racistes. En 2023, le nombre de crimes et délits à caractère raciste et antisémites a explosé (+32%).
La triplette – Bayrou, Retailleau ,Darmanin – ces «Monsieur plus » qui recyclent la rhétorique du FN/RN pour exister politiquement, se font complices de ces états de fait.
Dans son livre « les irresponsables », Johann Chapoutot révèle comment les libéraux, communément nommés « extrême-centre », ont porté les nazis au pouvoir.
Ces dirigeants menaient une politique d’austérité, de subvention aux entreprises, de dérégularisation et de destruction de l’Etat social. Ils violaient la constitution démocratique pour imposer leurs décisions, transformant le régime parlementaire en régime présidentiel permettant au président de squeezer le parlement en gouvernant par décret.
Convaincus d’être les meilleurs, ainsi de rester longtemps au pouvoir, leur base électorale fond comme neige au soleil. Après avoir tenté toutes les stratégies possibles pour se maintenir, ils appellent Hitler à la chancellerie. Un parallèle avec l’actualité du moment s’impose.
La nomination, contre l’avis d’une majorité de parlementaires, d’un membre de la garde rapprochée de Macron – R. Ferrand – n’a pu se réaliser qu’avec l’assentiment du FN/RN dont les députés se sont abstenus.
L’intention de E.Macron d’user du référendum pour éluder les principales préoccupations des Français, (pouvoir d’achat, salaires, emploi, service public, éducation), leur donner un os à ronger avec notamment la question clivante de l’immigration, ne fait aucun doute. En apportant du grain à moudre au moulin du FN/RN qui le réclame à cor et cris, bien qu’étant anticonstitutionnel, E.Macron creuse un peu plus le fossé de la division dans le pays.
L’abstention des parlementaires d’extrême droite participe d’une visée à long terme, dans l’hypothèse de son arrivée au pouvoir en 2027, car une grosse partie du programme du FN/RN dépend de la lecture juridique de l’article 11 de la constitution. Un conseil constitutionnel sans juriste ouvre la possibilité d’interpréter de façon partisane son usage. Ce que confirme le très droitier ministre de l’intérieur : « j’affirme qu’aujourd’hui il est possible d’avoir un référendum sur les questions migratoires, à condition qu’elles soient en lien avec les questions sociales ».
Voici venu le temps de l’arbitraire !
Les communistes sont persuadés que la gauche au-delà des désaccords et malentendus, en prenant à bras le corps les questions qui taraudent le pays, trouvera l’élan nécessaire pour ouvrir un nouvel horizon. Nous y travaillons.
« Le PCF, c’est le parti de l’espoir, le FN, celui du désespoir.
Voter FN, c’est exprimer de l ‘angoisse, de la rage, sans but politique réel. Voter PCF, c’est voter pour le parti le plus solide de la gauche, pour la gauche qui peut faire bouger la gauche »
(Emmanuel Todd, anthropologue lors d’une élection municipale.)
Ce tableau – Hangar 14 – est du peintre JiCé.
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