La gratuité des transports, une nécessité !

18, janvier 2025

Thématique Expressions : Transports

A compter de ce mois-ci, 10 millions de de français, soit 25% des 40 millions d’automobilistes, vont être impactés par l’entrée en vigueur des Zones à Faible Émissions.
En Gironde, la mesure concerne uniquement les voiture immatriculées avant le 1er janvier 1997 et les deux roues d’avant l’an 2000 ; 8000 ménages (3,7%) possèdent un véhicule non conforme aux nouvelles règles anti pollutions.
La part des ménages ne disposant que d’un seul véhicule non classé est de 1,3%. Il s’agit pour la plupart des ménages les plus pauvres.


Ce sont encore sur les classes populaires que pèse le poids de l’incontournable transition écologique.

Leurs revenus rendent inaccessible l’achat d’un véhicule convenable et les écartent des aides prévues par l’État, au demeurant complètement déconnectées des difficultés qu’ils rencontrent tous les jours . L’accès aux crédits leur est interdit et le marché du véhicule d’occasion a flambé. Il est évident que cette population n’aura d’autre choix que de continuer de rouler avec des véhicules polluants et d’être exposée aux sanctions pénales et pécuniaires.

Force est de constater qu’aucun enseignement n’a été retenu de la crise des gilets jaunes.

L’insupportable discours moralisateur ambiant est symptomatique d’une écologie de classe dans laquelle les super-riches peuvent polluer à cœur joie.

 

Selon Oxfam, en décembre 2024, Jeff Bezos, le magnat d’Amazon, a pendant 25 jours, libéré avec ses jets privés autant de gaz à effet de serre que l’un de ses employés le ferait en plus de 200 ans. L’ONG rapporte, qu’en 10 jours, les 1% les plus riches ont déjà épuisé leur budget Carbone pour 2025, c’est-à-dire l’ estimation par individu des émissions à effets de serre qui seraient compatibles avec la limitation de la hausse à 1,5% du réchauffement climatique (voir sur le site Oxfam « comment calculer son propre budget Carbone » ).

 

 Il va de soit que d’année en année les règles vont se durcir et le nombre de véhicules frappés par l’interdiction de circuler augmenter.
La loi climat et résilience a été votée en 2021.
Depuis, progressivement, nombre sont les villes, les métropoles qui mettent en place la gratuité des transports.

La région Occitanie en ce début d’année l’a étendu à tous les jeunes de 12 à 26 ans, soit 1 million de personnes, cela sur 21 lignes de train et 370 lignes de bus. Le but recherché « la complémentarité entre trains et bus pour permettre le plus de mobilité possible et d’habituer les jeunes à se déplacer en transport en commun » précise la présidente de la région, Carole Delga.

Au demeurant, elle avait instauré dès 2021 la gratuité des transports scolaires pour 180 000 jeunes – un gain de pouvoir d’achat non négligeable pour les familles. Il en résulte  une augmentation substantielle de la fréquentation des TER (20% de plus entre 2022 et 2023, la multiplication par 10 en 4 ans du nombre de jeunes utilisant les transports en commun).
Un phénomène constaté à Montpellier, Dunkerque, dans les villes limitant au week-end la gratuité, mais également à Libourne.

Une hypothèse trop coûteuse, affirme-t-on de façon incantatoire à la métropole bordelaise, moins regardante quand il s’agit de lâcher près de 100 millions dans le mic-mac du stade Matmut.

Ce qui nous semble très coûteux, ce sont la multiplication des forums et autres colloques pour tenter de justifier une position qui devient intenable au regard des enjeux écologiques et de santé publique : 600 décès dus à la pollution de l’air dans notre métropole (11% de l’ensemble des décès des personnes âgées de 30 ans et plus).


Un des arguments avancé est la saturation du réseau du tram et des bus qu’occasionnerait la gratuité. On croit rêver ! Le retard pris en matière de transports collectifs est le fait de choix politiques inconsidérés à court-terme particulièrement pour les infrastructures ferroviaires, ne serait-ce que pour l’axe Bordeaux-Lacanau.
Cette absence d’anticipation fait des habitants, dont 80% utilise leur véhicule faute de mieux pour aller travailler, des pollueurs contraints.

Quid de la responsabilité individuelle ! N’est-ce pas un obstacle à l’objectif d’encourager les habitants à changer leurs habitudes ?
Le développement des transports en commun, la gratuité de ceux-ci, doit être une priorité sociétale. Il nécessite un ambitieux plan transport tourné vers l’avenir planifiant les investissements dans la durée pour la métropole et la région. Poursuivre dans la voie du déni serait une grave faute politique !

De par sa situation géographique et l’étendue de son territoire, l’impact du trafic routier est préoccupant sur la commune St Médard en Jalles.
Sa population est sensible à cette question comme le laisse apparaître les travaux de la Convention Citoyenne (panel représentatif de la population de notre ville).
Elle avance la proposition d’établir un service de navettes électriques gratuites inter-quartiers connectées, entre autres, aux arrêts du bus express. Elles seraient amenées, sur leur parcours prédéfini, à s’arrêter à la demande des usagers. La Convention Citoyenne se prononce également pour la création d’un tram-train depuis Eysines-Cantinolle, longeant la RD 1215 jusqu’à Salaunes, puis desservant l’ensemble des communes jusqu’à Lacanau. Deux projets portés de longue par les élus et militants communistes de notre commune.
De notre point de vue, dans avenir proche, il faudra envisager une extension par un tram-train de la ligne A jusqu’à Martignas sur Jalle, un autre point important où s’accroît le trafic routier.

En matière de transport public, on se doit de se projeter dans l’avenir, d’être ambitieux.
Pour cette raison, les communistes suivent avec intérêt le projet de transport guidé rapide et autonome en site propre « Urbanloop » développé dans l’agglomération du grand Nancy.

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