Jupiter est nu !

14, décembre 2024

Thématique Expressions : démocratie

Il se prétendait dieu, maître des horloges, grand stratège, et on en passe…, Macron s’enferrant dans le déni nous a donné lors de son allocution télévisée, l’image peu louable d’un garçon arrogant se dédouanant dans une médiocre attitude en osant intégrer la gauche dans un front anti-républicain.

En votant la motion de censure, la gauche n’a fait que respecter le vote populaire du mois de juillet.
Une arrogance qui le rend aveugle au rejet de sa politique exprimé dans les urnes à plusieurs reprises par la majorité du pays. C’est à un changement qu’aspire le pays, un changement qui répond aux attentes, à celles qui a l’amené à descendre dans la rue : pour l’abandon de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat (on devrait plutôt parler du pouvoir vivre sans le souci des fins de mois), contre la casse des services publics, pour la justice sociale et fiscale…

Un génie incompris, victime d’électeurs qui votent mal et de parlementaires irresponsables, c’est ainsi qu’il se voit.

L’arrogance précède la ruine et l’orgueil précède la chute (proverbe biblique).

La presse étrangère éberluée, l’accuse d’être responsable de la crise politique qui secoue la France et lui prédit une « fin crépusculaire ». Macron a beau manœuvrer dans le but de faire éclater le Nouveau Front Populaire en espérant profiter des divergences stratégiques au sein de la gauche (destitution de E.Macron, accord de non –censure, priorités programmatiques …), la tâche s’avère des plus compliquée tant le peuple de gauche est attaché à l’unité du NPF et tant celui-ci doit en tenir compte.

Pour autant, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, où de verser dans l’incantation. Pour s’être mis entre les mains de Marine Le Pen afin d’ éviter la censure, Michel Barnier a pathétiquement chuté. Il offert à la châtelaine de Saint-Cloud une occasion de jouer sur sa prétendue fibre sociale, avec l’aide de ses soutiens médiatiques- dans les mains d’oligarques- pas gênés d’afficher ouvertement leur proximité avec le RN. Elle aurait posé un ultimatum au gouvernement pour défendre le budget de la sécurité sociale contre les coupes qu’il entendait imposer.

 Qu’en est-il en réalité ?

Marine Le Pen s’est opposée : à la réduction des exonérations des cotisations sociales (prélevés sur les salaires) pour les entreprises, à l’aide médicale d’état obtenant le soutien dans un consensus nauséabond anti-immigrés des macronistes et de la droite. Le risque de diffusion de certaines pathologies infectieuses de cette mesure ne les a pas questionnés. Elle a également exigé la suppression de la hausse du ticket modérateur sur les médicaments pour préserver le chiffre d’affaires du lobby de l’industrie pharmaceutique. Le pire reste sa proposition de diminuer les cotisations sociales pour augmenter les salaires et donc de réduire les moyens de la sécurité sociale. Encore un moyen d’épargner le capital au détriment du monde du travail.

 

C’est tout l’enjeu de cette période. Adoubé par une bourgeoisie financière qui se heurte à trop d’intérêts divergents et s’emploie à ne pas perdre un pouce de ses privilèges, Macron va naviguer à vue.

Il incarne le capitalisme financier en mal de stabilisation face à la résistance de plusieurs catégories de la population : les classes populaires qui refusent le déclassement et une fraction composée de petits commerçants, d’artisans, et d’entrepreneurs nationaux qui n’ont pas les mêmes intérêts que la finance internationale.

Pour rester au pouvoir, il ne peut user que de tactiques politiciennes baroques, c’est à dire chercher des alliances à droite, à gauche, utiliser le referendum à tout bout de champs sur des questions comme l’immigration, ne remettant pas en cause les intérêts aristocratiques de la bourgeoisie financière, souligne le sociologue David Muhlmann. Une stratégie de pourrissement qu’il entend poursuivre jusqu’en 2027.
Dans ce contexte et dans l’immédiat, avoir les yeux rivés sur le faux espoir d’une élection présidentielle anticipée ne nous ne parait guère approprié. L’actuel brouhaha à gauche sur la légitimité des futurs candidats paralyse en effet les initiatives pour contrecarrer ce coup de force.
Cela entrouvre le risque d’immobilisme et de fractures, mais surtout de creuser un peu plus profondément le fossé entre nos concitoyens et les responsables politiques.

La gauche compte 193 députés, c’est une force non négligeable ; elle doit créer les conditions pour que le parlement joue son rôle et que le pouvoir ne soit plus à l’Élysée.
Comment allons nous parvenir à l’union du peuple de France, à mettre en place un rapport de force favorable aux intérêts du peuple ?
A nos yeux c’est l’urgence du moment ! La pression de la rue dont les 5 et12 décembre sont un avant-goût ne peut que s’accentuer. La perspective d’arracher des avancées se fait jour au fur et à mesure des luttes conjointes du monde du travail et des parlementaires de gauche.

Ce samedi se tient la conférence nationale du PCF. Dans une période où le capitalisme n’a jamais été aussi impérialiste, violent et guerrier, où il n’hésite pas dans beaucoup de pays à avoir recours au nationalisme (la haine des autres) et à l’extrême droite pour perdurer, vont être questionnés sa place, son rôle dans la situation politique actuelle, sa contribution à l’efficacité de la gauche.

Dans cette situation inédite, nous devons projeter, nourrir, réaffirmer le projet communiste, le besoin de communisme, pour répondre aux aspirations de notre pays.

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