L’espace démocratique est désormais soumis aux exigences du capital, claironne sans ambages Macron sur un ton du travail accompli. L’intérêt général, l’intérêt du peuple, l’avenir du pays : il s’en lave les mains.
La démocratie ? Une bagatelle ! Seuls les marchés financiers, leurs exigences, trouvent grâce à ses yeux. Ces marchés qui depuis le crash boursier de 2008 plombent la dette des états, qui ont vidé leur caisse pour les renflouer : les indicateurs étaient au beau avant l’implosion de la bulle financière. La dette, la dette, monstrueuse dette qui n’ a pas l’air d’affoler outre mesure la première puissance mondiale, les USA (122% du PIB), ou le Japon, troisième (252%duPIB), contre 112% pour la France.
Une dette dont l’envolée est due au choix de Macron de privilégier les tenants du capital durant ses sept dernières années : suppression de l’ISF, plus de 40milliard d’euro de cadeau avec le CICE, 20milliards d’euros de baisse d’impôt sur la production… autant de manque à gagner pour le budget de l’état.
Et dans le même temps, les grandes entreprises se voient distribuer 200 milliards d’aides sans contrôle , sans contrepartie sociale et écologique. Pas étonnant dans ces circonstances de voir le patrimoine des 500 plus grosses fortunes exploser : + 943% en 20 ans. Mettre les foyers les plus riches à contribution à hauteur de 0,3%, taxer les armateurs, sont des mesures cosmétiques, loin de porter un coup d’arrêt à la progression des inégalités, à la précarisation de pans entiers de la société, à l’injustice sociale : plus on est riche moins on paie d’impôts.
L’Etat, c’est le capital, laisse entendre-là cyniquement Macron son zélé fondé de pouvoir. Son objectif : soumettre les peuples. Pour ce faire, il ne lésine pas sur les moyens, il cultive la peur au travers d’une propagande outrancière, l’ennemi c’est le plus faible, « l’assisté » . Il abuserait de tout, recevrait trop, il est avec l’immigré, responsable de tous les maux du pays.
Contrairement aux idées reçues, tout le monde paie l’impôt en France : français, étrangers, sans papiers, avec une TVA qui a généré 272 milliards d’euros en 2023. Les cures d’austérité que l’on nous impose depuis 1978, n’ont qu’un but : récupérer la manne financière conquis par le monde du travail au cours des luttes sociales du siècle dernier (sécurité sociale, congés payés, échelle mobile des salaires …) La pratique de leur sport favori – l’évasion fiscale – fait également partie de l’arsenal pour échapper à la solidarité nationale.
Le capital veut une baisse des dépenses indispensables à l’entretien et au développement des services publics (écoles, hôpitaux, infrastructures routières, ferroviaires …).
Pour sortir de cette spirale, il faut avoir l’audace, la lucidité de se battre afin d’obtenir davantage de dépenses pour les services publics dont l’affaiblissement, c’est un euphémisme, au regard de l’état où l’ont conduit les politiques des dernières décennies, ont pesé lors des élections européennes et législatives.
« Chaque création de poste dans l’enseignement, chaque embauche d’infirmière, de juge, de cheminot…est une contribution à une économie qui, demain, aura plus de force pour créer des richesses et tenir bon face à la mondialisation capitaliste », affirme à contre-courant de la doxa libérale, Denis Durand, le directeur de la revue Economie et Politique.
Le miracle n’a pas eu lieu, la théorie macroniste du ruissellement de l’argent des riches vers les plus pauvres s’avère être une supercherie, une fable dont le but est de rendre l’impôt sur les revenus impopulaire parce que progressif selon les revenus.
En 2022, celui-ci a contribué pour 31% à la réduction des inégalités du niveau de vie. Sa faible progressivité sur les gros contribuables ne permet pas de réduire efficacement les inégalités. Cela se traduit par un transfert de la charge fiscale sur la TVA et la CSG, qui pèse jusqu’à 14% des revenus disponibles des ménages les plus modestes contre 4,7% pour les plus riches.
Une nouvelle logique d’efficacité économique, sociale et écologique, doit s’imposer dans nos institutions, mais aussi dans les entreprises.
L’augmentation des salaires et la conquête des droits nouveaux pour les salariés dans les orientations de l’entreprise constitueront le fer de lance du combat de cette nouvelle logique.
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